Avec presque rien, une simple feuille de papier blanc format A4, Peter Callesen fait naître des sculptures d’une poésie rare.

Ses doigts doivent être ceux d’un magicien pour réussir à travailler si finement quelques grammes de papier ! Son outil le plus précieux est sans conteste sa patience ! Cet artiste danois découpe minutieusement au scalpel du papier blanc de 115 grammes. Il travaille ensuite les parties découpées avec une spatule de dentiste pour le pliage, un morceau de bois tendre pour donner du galbe au papier et quelques gouttes de colle. De ce travail naît un univers onirique, à la fois proche des contes et des mythes mais aussi ancré dans la réalité de l’homme et de la nature.

Il réalise aussi des pièces plus imposantes, toujours sur le même principe : n’utiliser que le papier extrait de la feuille de base pour sa sculpture, rien n’est ajouté, pas même du papier supplémentaire.

Le papier découpé est un art traditionnel au Danemark. Peter Callesen y ajouter sa lecture tridimensionnelle et existentielle. Ses œuvres ne sont pas de simples prouesses techniques, elles renvoient à notre condition humaine, à la fragilité de la vie qui en fait aussi sa beauté.

Pour la première fois en France, 22 œuvres de Peter Callesen sont exposées. Une mise en scène sobre, dans des vitrines sur fond Kraft, met en valeur la minutie de ce travail. Chaque sculpture et tableau demande une attention particulière, renfermant bien souvent différents niveaux de lecture.

Vidéo du jour

À l’occasion de cette exposition, vous pourrez rencontrer une styliste danoise bien connue des lectrices de Marie Claire Idées ! Simone Bendix anime un atelier de découpage en écho au travail de l’artiste. À l’entrée de l’exposition, un immense arbre de vie en papier blanc vous accueille. Dans la mythologie nordique, cet arbre relie la terre au ciel. Chaque visiteur est invité à découper sa propre feuille d’arbre dans du papier de couleur et à la fixer dans l’arbre. L’idée est de multiplier ces feuilles comme autant de souhaits !

Venez vite découvrir cette exposition à la Maison du Danemark, au deuxième étage, 142 avenue des Champs-Élysées, 75008 Paris.

« Oiseaux tentant de s’échapper de leur dessin ». Ce travail est réalisé sur une feuille un peu pus grande : 90 X 128 cm, les oiseaux en volume font jusqu’à 6 cm de haut.

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Détail de ces oiseaux

Marion Taslé

Les découpes de la feuille de base permettant de construire l’oiseau ont des accent de formes végétales.

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Alive but dead

Marion Taslé

« Vivant mais mort ». Ce travail de découpage montre la beauté éphémère de la nature. L’œuvre est composée de 4 épaisseurs de feuilles dans les versos sont peints en monochrome de différentes couleurs (verts et rouge). Feuilles et fleurs sont découpées dans chacune de ces planches pour former un tableau végétal de coquelicots. Le négatif blanc ajouré de ces fleurs donne naissance à leur version couleur qui se fane presque instantanément. 

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White Diary

Maison du Danemark

 « Journal intime blanc ». Cette grande œuvre de plus de deux mètres de côté part d’un simple carnet de notes A5 posé en son centre. Tous les découpages sont issus des pages blanches de ce cahier.

Peter Callesen : « L’idée de l’œuvre, c’est qu’il est difficile de se faire une vue d’ensemble. Pour ma part, en tout cas, j’ai une certaine tendance à me perdre dans le détail et à vivre dans mon propre monde. Ce qui rend plus difficile l’appréhension du tout. Si on se déplace autour de l’œuvre, on se rend compte à un certain moment qu’il y a effectivement une image dans l’entité. Je m’inspire d’anciennes théories qui cherchaient à localiser concrètement la conscience, par exemple, dans le cerveau. J’ai toujours été attiré par le fait de cartographier toutes sortes de choses. Alors c’est ma tentative de créer une entité de ponts, un réseau routier complexe, des nénuphars, des squelettes dans le placard, des mots qui ne suffisent pas et les sentiments qui naissent quand on ne trouve pas son chemin, ou quand le tout ne fait pas sens – et c’est devenu des circonvolutions cérébrales. Au départ, j’avais un plan subordonné de ce que je voulais faire, mais en chemin une part de la fabulation a pris le pas. » (Interview de Bénédicte Brocks, pour Kopenhagen).

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Naar alt kommer til alt

Marion Taslé

Un jeu graphique de positif et négatif.

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In the Shadow of a Clematis

Marion taslé

 « À l’ombre d’une clématite ». Sublime mise en abyme ! L’araignée est fabriquée à partir de la fleur sur laquelle elle se promène.

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Holding on to myself

« M’accrochant à moi-même », une feuille de papier A4 de 160 grammes voit la silhouette d’un homme se raccrocher à elle-même. Une fois n’est pas coutume, cette œuvre intègre un fond de couleur peint à l’acrylique.

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Human Ruin

Marion Taslé

« Ruine humaine ». ce travail à grande échelle est constitué de petites briques en papier, fabriquées à partir du papier prélevé dans la silhouette. On peut y voir un homme en ruine, mais aussi en construction… C travail met aussi en relation Dieu et l’homme, en installant une cathédrale gothique sur une silhouette.

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Détail de Human Ruin

Marion Taslé

Cette cathédrale de papier est construite pierre par pierre.

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Hunting

Marion Taslé

« Chasse ». La loi de la nature illustrée sur une feuille A4.

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Wings of Paper

Marion Taslé

« Ailes de papier ». Simple et poétique, cette paire d’ailes se détache du papier, prête à s’envoler.

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Nature’s Maze

Marion Taslé

« Dédale de la nature ». L’infiniment grand et l’infiniment petit font partie des thème de prédilection de Peter Callesen. Ici, l’homme mesure 3 cm de haut face à une étendue de 90 cm de banquise en papier !

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Roots of Heaven

Maison du Danemark

« Racines du ciel ». De la terre au ciel, l’arbre en est un des principaux symboles. Ici, branches et racines se rejoignent dans un jeu graphique. 

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Skull

Marion Taslé

« Crâne ». Un portrait dessiné de profil est ensuite découpé, plié et collé pour former un crâne de face. Sublime travail de construction.

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Tall Tower of Babel

Marion Taslé

« Tour de Babel haute ». Chrétien, les thèmes religieux reviennent souvent dans le travail de Peter Callesen. Ici, le papier découpé restant au sol rappelle la chute de la tour.

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