À première vue, le tricot ne semble pas être une activité particulièrement dangereuse, ni pour l’environnement ni pour la cause animale. Ce serait même tout l’opposé… Il y a de nombreuses raisons d’apprendre à tricoter, et beaucoup d’entre-elles sont liées à l’environnement et à l’éthique : en tricotant on évite de contribuer à une industrie qui fait travailler des êtres humains dans des conditions déplorables et on soutient des filatures et des entreprises familiales (du moins on le pense). Il paraît évident que le tricot, au même titre que la couture, fait partie d’un mode de vie éthique, responsable et résolument Slow Life. Pourtant, le commerce de la laine n’est pas si transparent.
Tricot : la face cachée de la laine
Ce n’est pas un hasard si les vegan (qui refusent toute forme d’exploitation animale) refusent de porter des vêtements en laine, et sont donc fondamentalement opposés au tricot. Si on sait hélas comment sont traités les animaux dans les exploitations agricoles, le traitement réservé aux moutons destinés à être rasés pour leur laine est beaucoup moins médiatisé, mais tout autant cruel. D’autant plus que depuis quelques années le tricot est redevenu une activité furieusement à la mode, et plus seulement un loisir réservé à un petit groupe d’initées. Les marques ont bien compris quels avantages elles pourraient tirer en proposant une laine abordable, peu importe les conditions dans lesquels les animaux qui la produisent sont traités.
D’ailleurs la qualité de vie des moutons n’est pas le seul facteur en jeu si on part à la recherche d’une laine véritablement éthique. Il faut aussi prendre en compte les salaires et les conditions de travail des employés, l’impact écologique de la production sur l’environnement. Est-il d’ailleurs possible de produire une vrai fil de coton bio et responsable quand on sait que sa production très (mais vraiment très) gourmande en eau est très mal vue des écologistes ?
Qui sont les producteurs éthiques ?
Face à ce constat très sombre (nous nous sommes bien gardés de vous montrer des images aussi choquantes que réalistes) et pour nous éviter de sombrer dans la déprime totale, concentrons-nous sur le positif. Il existe des filatures respectueuses à la fois du bien-être des animaux, de ses employés et de l’environnement. Ces entreprises à taille humaine tondent leurs moutons comme on pourrait s’y attendre, et permettent au tricot de rester comme on se l’imaginait : anti stress créatif pour nous et inoffensif pour les autres.
On adooore suivre le quotidiens des adorables alpagas de la filature de la vallée des saules !
Il faut néanmoins savoir que peu de marques produisent leur laine de A à Z, beaucoup de filatures achètent la laine déjà tondue à des fermes, avant de la filer et de la teindre (le mieux étant d'utiliser des teintures sans composants chimiques). Si retracer à 100% la provenance d’une laine reste compliqué, voici 16 marques de laine qui ont décidé de s’engager à ne travailler qu’avec des fournisseurs de confiance et à produire des laines éthiques et éco-responsables.
- KPC
- Rerum Natura
- Filature du Valgaudemar
- Lily Neige
- Malabrigo
- La fée fil
- BC Garn
- Fonty
- Madeline Tosh
- Quince & Co
- Cestai yarns
- O Wool
- White gum wool
- Brooklyn tweed
- The Green Mountain Spinnery
- Woolfolk
- Laines & tissages du Marquenterre
- La laine vagabonde
- Bergère de France
- Wool and the gang
- Plassard
- Les Toisons Bretonnes
- Ethic Laines
- Bellelaine
- Ardelaine
Ces laines ne coutent évidemment pas le même prix que les laines produites à la chaîne, mais en achetant au près de ces entreprises responsables et dans des boutiques indépendantes on fait le bon choix pour les animaux et la planète, alors tricotons intelligemment !