Les pionnières américaines
Maryanne Moodie est La créatrice par qui le tissage a reconquis les adeptes du fait main du monde entier. Australienne installée à Brooklyn, elle a commencé “en découvrant un métier à tisser abandonné au fond d’une boutique d’art”. Pour cette ancienne professeur d’art plastique, cette technique facile et intuitive favorise la créativité. “J’ai partagé ma passion sur Instagram où j’ai très vite senti qu’une nouvelle tribu était en train de naître.” Pour cette adepte du slow design, le succès du tissage “révèle notre refus de la vitesse et du consumérisme”. Créatrice de la marque All Roads Design, Janelle Pietrzak a redécouvert cette méthode apprise dans une école d’art, grâce au métier à tisser construit par son mari Robert Dougherty. “C’est l’une des techniques les plus anciennes de l’humanité. Le tissage est d’une richesse infinie, car on peut employer tous les matériaux. J’utilise de la céramique dans mon travail, du grès et des carreaux de porcelaine.”
création Annabelle Jouot
Ruée sur les métiers à tisser
Au dernier salon Création et Savoir Faire, l’exposition de Julie Robert et Jesus Sauvage a fait exploser les ventes de métiers à tisser. La réalisation d’un ouvrage collectif sur le stand de Marie Claire Idées a reçu un accueil enthousiaste. Le premier tuto mis en ligne par La Petite Épicerie a obtenu plus de 6 000 visites, un record. Selon Flore Vallery-Radot créatrice du site Tricotin.com spécialisé dans les arts de la laine : “Le tissage a corrigé son image vieillotte grâce à une large diffusion via Instagram, de mises en scènes séduisantes dans un environnement très déco.”
La French touch
Les créatrices françaises tirent leur épingle du jeu. Julie Robert vit de sa passion, ses ateliers affichent complets dans toute la France. “J’ai débuté avec un carton avant d’acheter un métier à tisser. J’utilise de la soie, du jean, du lin, de la laine mèche. Mais je prends aussi de la laine Phildar pour sa qualité, sans oublier les merveilles dénichées dans les brocantes ou les merceries de quartier.” Pour Annabelle Jouot, rédactrice de mode et tisseuse par passion, cela permet de rompre avec le stress quotidien. “Ce processus lent me rend heureuse. Je travaille uniquement la laine, des laines épaisses et naturelles, chinées un peu partout.” Fondatrice du blog Deer Jane, Elena a commencé avec le livre de référence “Tapestry for Beginners”, de Rachel Hine. “Puis j’ai lâché prise avec la technique pour tenter des choses nouvelles. Ma méthode se rapproche de l’écriture automatique inventée par les surréalistes. Je laisse mes mains agir sur le métier en toute liberté.”
pochette Marie Claire Idées
Conseils pour débutantes
“Pour commencer, je conseille d’acheter un petit métier à tisser (format A4), de la corde de coton très fine pour la chaîne et d’utiliser tout ce que vous avez sous la main, tissus, bouts de laine, pour créer la trame”, explique Julie Robert. Céline de la Petite Épicerie recommande “de dessiner son motif avant de se lancer. Au début, utilisez des laines épaisses plus faciles à travailler et plusieurs textures pour obtenir de jolis contrastes. Mixez 50?% de laines épaisses avec des plus fines”. Pour les tricoteuses, “c’est parfait pour recycler les chutes. Partez de ce que vous avez sous la main, puis improvisez en laissant votre imagination courir sur le métier”, suggère Ida Hagen créatrice danoise. Pensez à garder dentelles, fils, tissus découpés en bandes, car on peut tout tisser même le papier ou des branchages. 3, 2, 1, tissez !
Un atelier, un kit, un tuto ? Nos adresses
Nos laines coups de cœur !
- Unique en France : La Crazy Big Yarn en 100?% mérinos produite par la Filature de la Vallée de Saule, Lily Neige, 15?€ les 100?g ou 3?€ le mètre.
- Fine : Coton Pima du Pérou 15 coloris, We are Knitters, 8,95?€ les 100?g.
- Épaisses : Phil Alaska 100?% laine, 10 coloris, Phildar, 4,95?€ les 50?g.
- Touche fluo : La cocotte, La Pelote Parisienne, 6,10?€ les 50?g.
- Brillante : Phil Diamant 11 coloris, Phildar, 4,50?€ les 50?g.
Enquête : Sophie Herolt Petitpas